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Redha Artiste peintre
12 février 2008

Peintre amateur ou professionnel ?


Dans le domaine artistique, le terme professionnel désigne un artiste qui vit du métier d’art. Le terme amateur est utilisé pour parler d’un individus qui apprécie l’art, se rend aux vernissages, fait acquisition d’œuvres, se lie d’amitié avec les artistes...Quand il est définit l’artiste,  ce mot désigne le peintre sans ambition, qui aime dessiner et peindre juste pour se détendre et passer un peu de temps.

Par extrapolation, « professionnel » et « amateur » sont également porteurs de sens positif ou péjoratif. Ainsi, le terme professionnel signifie qu’on a atteint un haut degré d’habilité et de créativité, qu’on vive ou non de son activité. On qualifie d’amateur, l’artiste de niveau moyen ou médiocre, et ceci indépendamment du fait qu’il en ait fait ou non sa profession.

Il y a une questions que presque tous les peintres subissent constamment : « Quel est ton vrai métier. » 
Les gens qui la posent ne s’en rendent pas compte mais cette façon de formuler la question est maladroite car elle suggère que l’art ne peut être une profession. En effet, dans l’esprit d’un grand nombre de gens, la peinture est un hobby ou une curiosité. Cela en dit beaucoup sur la considération  que porte la société sur notre rôle.
Avant, cette question me fâchait. Maintenant, je me suis habitué à tout. 
Quand je réponds : « Je suis artiste peintre. »
La personne pose une autre question : « Oui mais de quoi vis-tu ? »
Je réponds : « Je suis universitaire et j’ai un diplôme de graphiste publicitaire. Je travaille quelques mois dans un boîte de communication puis je démissionne pour réaliser une ou deux séries de peintures. »
Alors la personne prend un air étonné et ajoute : «  Tu démissionne tout seul alors que c’est si difficile de trouver un boulot ? Tu es bizarre, toi »

Je réponds : « C’est un des sacrifices que je dois faire pour pouvoir peindre. »

Des fois, le personne se tait ne voulant pas m’affronter, mais certains n’éprouvent aucun gêne à me faire la morale avec des remarques dans le genre : « Je pense qu’il vaudrait mieux t’investir dans une carrière de graphiste pour un salaire mensuel et une retraite à la fin de ta vie. Tes tableaux sont jolis mais ils ne mènent à rien de concret. »
Evidement, le concret pour ces gens c’est «  les trébuchantes sonnantes. »
Voilà le discours qui sort régulièrement de la bouche des journalistes et des gens qui visitent les galeries d’art.

C’est à assez désagréable mais je fais comme si je n’ai rien entendu. Ils analysent ma situation par rapport à leur vie et leur état d’esprit, à eux. Ils ignorent ce qu’est la passion et l’amour d’un métier bien fait. Ce sont souvent des individus qui n’aiment pas leur métier et qui travaillent pour une seule raison, avoir l’argent nécessaire à la vie. Ils exercent le métier de journaliste comme ils auraient pu faire n’importe quel autre métier et s’ils trouvent un travail mieux rémunéré, ils n’hésiteraient pas à changer.
Et puis, il ne faut pas oublier que nous vivons dans la société de consommation, un monde où la plupart des gens grandissent avec l’idée que le confort la chose la plus importante dans la vie d’une personne, et que ce confort est indissociable au pouvoir d’achat. Donc, pour être heureux, ils faut consommer et acheter le plus possible et pour acheter il faut gagner le plus d’argent.


Nous sommes donc dans deux mondes complètement différents. C’est ce qui explique cet l’impossible compréhension entre certains artiste et le reste de la société.
Revenant maintenant à la question du professionnalisme. Au début, j’ai, moi aussi, pensé à cette stratégie qui consiste à exercer un métier pour vivre et prendre mon chevalet dès que je rentre à la maison. Très vite, j’ai constaté l’impossibilité de la tâche. Le travail dans l’entreprise est fatiguant. Quand vous revenez à la maison, vous êtes vidé. Vous avez envie de vous reposer. Vous pouvez très bien vous reposer en prenant une toile pour étaler dessus des couleurs, mais ce n’est pas ça qui fera de vous un artiste. La peinture est un métier exigeant. Elle exige de l’énergie en quantité et en qualité. IL faut des heures de travail par jour pour atteindre le haut niveau. Il faut travailler quand on est en forme, le matin par exemple.
Ne pouvant concilier entre mon métier de graphiste et de peintre, j’ai du choisir. Contrairement à beaucoup, qui optent pour un salaire mensuel, j’ai décidé de choisir la peinture.
Si j’ai réussi à m’offrir un tel luxe, c’est aussi parce que je suis issu d’une famille aisée. Je n’ai par exemple pas besoin d’économiser pour m’acheter une maison ou un appartement et je sais que je peux compter plus tard sur un bon héritage qui me mettra à l’abri du besoin.
Les peintres qui ont des parents pauvres, n’ont pas cette chance. Ils sont obligés d’économiser eux-mêmes pour l’achat d’une voiture ou d’une maison.

Après la galère, ma situation s’est un peu amélioré ces 3 dernières années. Mes efforts commencent à porter leurs fruits. Les galeristes me prennent plus au sérieux. Ils n’hésitent pas à m’exposer car mon press-book a pris de l’épaisseur.
Cela me permet de vendre bon nombre de copies orientalistes. Des fois, certains acheteurs veulent même acquérir mes originaux mais je ne les vends pas. Je me suis trop investi et les dinar ne valent rien. J’attends d’aller à l’étranger où je pourrais obtenir de meilleurs prix.

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